Alors que les prémices de la technologie 6G commencent à émerger et que son déploiement commercial n’est pas attendu avant la prochaine décennie, China Mobile, le plus grand opérateur mobile au monde, vient de franchir une étape décisive. L’entreprise a réussi le lancement d’un satellite de test 6G en orbite terrestre basse, une avancée significative qui pourrait révolutionner la transmission des données en réduisant les délais de latence et en garantissant un débit sans précédent.

Une ambition technologique tournée vers l’espace

Tandis que la 5G véritablement indépendante de la 4G n’est encore qu’en cours de déploiement dans de nombreux pays, la Chine anticipe déjà l’avenir en se tournant vers la 6G. Le satellite expérimental lancé par China Mobile en collaboration avec l’Académie chinoise des sciences est le premier dispositif au monde dédié aux essais de cette nouvelle norme mobile.

Placé en orbite basse à environ 500 kilomètres de la Terre, ce satellite adopte une architecture 6G innovante, qui permettra de tester des transferts de données ultra-rapides et de minimiser la latence par rapport aux satellites géostationnaires situés à 36 000 kilomètres. Ce projet ambitionne notamment de pallier les limites des futures infrastructures terrestres 6G grâce à une couverture satellite optimale.

Une promesse de débit phénoménal

Les performances attendues de la 6G sont impressionnantes : un débit théorique pouvant atteindre 1 Térabit par seconde (1 000 Gigabits par seconde), soit une vitesse 100 fois supérieure à celle de la 5G. Cette avancée ouvrira la voie à des innovations majeures dans des domaines tels que l’Internet des objets, les véhicules autonomes et la réalité mixte (virtuelle et augmentée).

La 6G exploitera des fréquences térahertz, bien au-delà des bandes millimétriques de la 5G, pour assurer une transmission de données sans perte et une consommation énergétique réduite. L’un des objectifs majeurs des chercheurs est d’étudier les performances de cette technologie en environnement spatial, où elle pourrait révolutionner les communications interplanétaires et les systèmes de surveillance terrestre.

Un satellite aux multiples applications

En plus de tester les capacités de transmission de la 6G, le satellite embarque des capteurs optiques avancés permettant de collecter des images en orbite. Ces données seront utilisées pour surveiller des catastrophes naturelles comme les incendies de forêt et les inondations, mais aussi pour l’observation des cultures agricoles et des ressources en eau.

Le lancement a été réalisé depuis la base spatiale de Taiyuan, marquant une étape importante dans la conquête spatiale chinoise. La fusée Longue Marche 6 a déployé avec succès un total de 13 satellites, incluant notamment dix satellites argentins NewSat, ainsi que les satellites chinois Beihangxingsat-1 et Bayi 03.

Vers une commercialisation à l’horizon 2028

Si cette avancée technologique est prometteuse, la 6G ne sera pas une réalité pour le grand public avant plusieurs années. D’après les prévisions des principaux acteurs du secteur, dont Samsung, les premiers réseaux commerciaux 6G ne verront pas le jour avant 2028. En attendant, les travaux de recherche et les expérimentations en laboratoire et dans l’espace se poursuivent pour affiner les spécifications de cette technologie révolutionnaire.

L’initiative de China Mobile marque ainsi le début d’une nouvelle ère pour les télécommunications, où l’espace jouera un rôle clé dans l’optimisation des réseaux terrestres. Avec des perspectives aussi ambitieuses, la 6G pourrait bien redéfinir la manière dont nous communiquons et interagissons avec notre environnement numérique dans les décennies à venir.