Alors qu’en Ukraine, les drones sont déjà au cœur des affrontements militaires, la Chine semble vouloir franchir une étape supplémentaire dans l’automatisation de la guerre. Selon le South China Morning Post, des scientifiques militaires chinois ont récemment publié un article dans le Journal of Ordnance Equipment Engineering proposant une idée radicale : équiper des robots-chiens d’armes parmi les plus redoutables du moment — les bombes thermobariques.

Loin des images de science-fiction de robots humanoïdes armés de mitrailleuses, la Chine mise sur une alternative bien plus pragmatique et économique : le robot-chien. Ce type de machine a déjà été montré en démonstration par Pékin l’année dernière, portant un fusil sur le dos. Même l’armée américaine s’y est essayée avec un robot-chien équipé d’un fusil d’assaut. Mais la nouveauté ici réside dans la nature de l’arme embarquée.

Des bombes à vide, aussi puissantes que terrifiantes

Les bombes thermobariques, également appelées bombes à vide, sont connues pour leur puissance destructrice extrême. Leur fonctionnement repose sur un double effet : une première charge diffuse un nuage explosif dans l’air — sous forme de gaz, de liquide ou de poudre, souvent enrichi en métaux — qui se mélange à l’oxygène ambiant. Une seconde explosion enflamme ce nuage, provoquant une détonation bien plus intense et durable qu’un explosif conventionnel.

Le souffle produit est capable de générer une surpression jusqu’à deux fois plus forte qu’une bombe classique, suivie d’une onde de dépression qui accentue encore les dégâts. L’explosion peut atteindre les 3 000 °C et ravager les organes humains dans un rayon de 80 mètres. Même les infrastructures les plus solides peuvent céder : des murs de bunkers de quatre mètres d’épaisseur ne résistent pas à une telle puissance.

La Russie a déjà été accusée d’avoir utilisé ce type d’arme en Ukraine, suscitant l’indignation de la communauté internationale. Certains experts les qualifient de « mini-bombes nucléaires sans radiations ».

Une stratégie urbaine redoutable

Selon les auteurs de l’étude chinoise, l’utilisation de ces robots-chiens serait particulièrement adaptée aux environnements urbains complexes, là où les armes traditionnelles perdent en efficacité à cause des interférences électromagnétiques, des brouilleurs de GPS et de la densité des constructions. Combinés à des drones aériens de reconnaissance, ces robots seraient capables de localiser, poursuivre, puis anéantir des cibles dissimulées, y compris dans des souterrains.

Le scénario est inquiétant : après une reconnaissance menée par les drones, les robots-chiens seraient envoyés sur le terrain pour lancer leur attaque thermobarique. Puis, les deux types d’engins pourraient coopérer pour analyser les dégâts et ajuster les attaques suivantes. Une synergie entre machine volante et terrestre, pensée pour rendre les combats toujours plus autonomes… et plus meurtriers.

Un avenir militarisé et inquiétant

Ce développement soulève de nombreuses questions éthiques et stratégiques. La perspective de conflits menés par des essaims de machines autonomes, capables de décider de la vie ou de la mort, plonge dans un avenir digne d’un film dystopique. Et pourtant, ce futur semble déjà en marche.

Si l’usage des drones est déjà devenu la norme dans plusieurs zones de conflit, l’introduction de robots-chiens armés de bombes thermobariques pourrait bouleverser l’équilibre des puissances militaires. Et rappeler, une fois encore, que la technologie avance souvent plus vite que les garde-fous qui devraient l’encadrer.