Les chercheurs sont constamment à la recherche de moyens pour observer les événements à une échelle minuscule. Que ce soit en termes de taille ou de durée. En ce qui concerne la dimension temporelle, il est indispensable de développer des caméras capables de capturer des images à des vitesses presque inimaginables. À la fin de l’année 2018, Caltech avait dévoilé une caméra capable d’enregistrer 10 000 milliards d’images par seconde. Récemment, l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) au Canada a annoncé avoir franchi une étape supplémentaire en créant un appareil 15 fois plus rapide.
Capable de prendre 156 300 milliards d’images par seconde. Baptisé SCARF, pour « swept-coded aperture.. Real-time femtophotography », ou femtophotographie en temps réel à ouverture codée et balayée, cet appareil constitue une avancée remarquable. D’autant plus impressionnante que les chercheurs ont utilisé des composants existants, comme un capteur CCD, réduisant ainsi considérablement les coûts. Le fonctionnement de SCARF se résume à « un balayage tout optique ultrarapide. Par une ouverture codée statique pendant l’enregistrement d’un phénomène ultrarapide ». Expliquent les chercheurs dans un article publié dans la revue Nature Communications.
Un tel appareil photo ouvre des perspectives fascinantes pour les scientifiques dans de nombreux domaines. Leur permettant d’étudier des phénomènes trop brefs pour être observés par les appareils photo standards. En effet, SCARF a déjà été utilisé pour capturer l’absorption transitoire dans un semiconducteur ainsi que la démagnétisation ultrarapide d’un alliage métallique. Les chercheurs collaborent actuellement avec les entreprises Axis Photonique et Few-Cycle pour produire des versions commercialisables de cette technologie, qui est déjà brevetée.